Passage de témoin #28 – Running et crise de milieu de vie!

Bien le bonjour,

aujourd’hui on va tenter d’aborder un sujet qui nous a pété aux yeux depuis deux, trois années et qui tient son origine à l’observation de notre environnement proche… Y-a-t-il un lien entre le fait de se mettre à la course à pied et le fait qu’on soit quadragénaire ou un-e quadra en devenir. Et pour discuter de tout ça, c’est Krakott qui s’y colle étant donné qu’il approche gentiment et sûrement de ce soi-disant « âge critique » des 40 piges! (#projet2021)

Pourquoi ce sujet?

Eh ben c’est tout simple, c’est un sujet qui nous parle puisque du côté de la team BE RUN certain et certaines se sont soit déjà essoufflé-e-s à éteindre 40 bougies (magiques… aahh la bonne blagounette…), soit ça ne va pas tarder pour les autres, sauf pour notre Céline et notre duo Tic & Tac qui ont encore de la marge (mais n’oubliez pas tout le monde est un vieux ou une vieille en devenir!).

Aussi parce qu’à force de participer à des courses ici ou là, j’ai l’impression que dans les sas de départ, les tempes sont de plus en plus grisonnantes et les pattes d’oie se dessinant aux coins des yeux qui révèlent d’ailleurs un certain charme à leurs propriétaires (hommes et femmes) sont apparemment plus présentes ces dernières années.
Note: Ou c’est une vue de l’esprit et les coureurs et coureuses sont plus jeunes qu’on le pense et le running nous abime et nous vieillit, ou l’on observe le verre à moitié plein et en réalité les sas de départ sont remplis de personnes plus âgées qui font donc plus jeunes.

Toujours est-il à cette observation plutôt subjective je vous l’accorde, quelques questions me taraudent (oui, oui me taraudent!):

  • Y-a-t-il plus de personnes qui se mettent à la course à pied à l’approche de la quarantaine et pourquoi?
  • À quel type de pratique s’adonnent les quadras?

Alors prenons dans l’ordre et essayons de répondre à ces interrogations. Juste une petite précision avant : les points de vue qui sont développés ci-après se basent uniquement sur des observations faites sur les réseaux sociaux, lors de recherches sur le net, lors de participations à des courses ou issues de conversations avec des proches. D’ailleurs m’approchant des 40 ans, il est fort probable que les algorithmes des google, FB, IG and co, aient bien ciblé mon profil et limitent les résultats de mes « investigations » à des profils/catégories d’information pouvant me plaire et/ou me ressembler ou que « j’aimerais » lire. M’enfin bref, je vais tout de même faire part de mes observations et bien évidemment, elles n’engagent que ma pomme!

Y-a-t-il plus de personnes qui se mettent au running à l’approche de la quarantaine et pourquoi?

Alors une première information, apparemment les runners et runneuses n’ont jamais été aussi vieux et vieilles. Voilà c’est dit! En tout cas, si on se réfère à l’étude The State of Running 2019 réalisée (1) par Jens Jakob Andersen et publiée sur le site RunRepeat, en moyenne les coureurs et coureuses sont de plus en plus âgé-e-s. À titre d’exemple, l’âge moyen des participants à des courses serait de 36 ans chez les femmes et de 40 ans chez les hommes. Toutefois, rien n’indique que cette moyenne augmente du fait que les gens se mettent à courir plus sur le tard ou si cela provient de personnes ayant de plus longues « carrières » en courses à pied. Certainement un peu des deux!

age_trendsSource: The State of Running 2019Jens Jakob Andersen

Néanmoins, on trouve sur le net un bon nombre d’articles et d’échanges sur des forums/blogs de course à pied portant sur le sujet suivant : débuter le running à 40 ans. En outre, il n’est pas rare non plus d’apercevoir sur les réseaux sociaux des profils de personnes se présentant comme récent-e runner/runneuse vers 40 ans (à nouveau cette vue peut-être restreinte par la personnalisation des algorithmes de recherche liée à mon profil). Ceci renseigne tout de même une certaine tendance qui ne peut semble-t-il pas être ignorée. Partons donc de cette intuition toute personnelle : il y a de plus en plus de personnes qui se mettent à courir vers 40 ans. Et puis ça m’arrange pour l’écriture de ce billet! Maintenant pour quelle raison se mettrait-on plus à la course à pied vers cette période de notre vie, serait-ce en rapport avec la soi-disante crise de la quarantaire (appelée aussi crise de milieu de vie) qu’hommes et femmes sont censés traverser? Est-ce que les nouvelles générations de quadras préfèrent courir plutôt que de se séparer de leur partenaire de vie ou acheter une nouvelle voiture? #clichésquiénervent

Ou l’origine proviendrait du fait qu’à 40 ans, on a généralement une situation professionnelle et financière plus stable et que l’on aspire à d’autres intérêts/besoins moins centrés sur le boulot? Ainsi on dégagerait plus de temps pour pratiquer un sport. Le running étant à la mode et qu’il est assez facile de caser une petite sortie en stoem entre l’agenda pro et privé à partir du moment où l’on possède une paire de baskets, deviendrait-il le choix gagnant? Quoi que après réflexion, pas besoin de running, on court bien après les transports en commun en chaussures de ville…

Autre source identifiée, faire comme les autres tout simplement (et il n’y a rien de mal à ça), on a bien tous et toutes un-e collègue, ami-e qui court et qui nous vante (harcèle avec) les bienfaits de la course à pied et on se fait embarquer sur un lunch run puis un autre et sans s’en rendre compte, on s’inscrit à une première course. Et voilà on court maintenant tout-e seul-e pour le plaisir ou pour performer, parce qu’on aime ça (alors que c’est super chiant au début), le soir et même quand il pleut ou qu’il fait froid!

Bien évidemment une multitude d’autres raisons sont plausibles comme vouloir se remettre en forme, avoir un besoin d’appartenance à un groupe social, le matraquage médiatique du healthy lifestyle et toutes les réponses que l’on peut trouver à la question « Mais pourquoi tu cours? » et qui s’appliquent à toutes autres catégories d’âges.

À quel type de pratique s’adonnent les quadras?

Alors si on prend comme exemple les courses sur route, comme montré dans l’étude précitée (1), le marathon fait kiffer les quadras, besoin de prouver quelque chose mesdames et messieurs? 😉

Du côté des évènements de types trail et ultra, ils sont clairement pratiqués par une majorité de trailers et traileuses oscillant entre 35 et 45 ans voire plus. Ceci serait-il justifier par le fait que les chronos stagnent sur route à partir d’un certain âge et que l’on désire relever d’autres challenges avec plus de dénivelés ou de kilomètres? Ou cela proviendrait d’une envie d’un retour à la nature pour nous évader d’un environnement quotiden plutôt bétonné? Toutefois, sur les deux, trois dernières années, je constate aussi que la course nature n’est plus « réservée » qu’aux « ainé-e-s » et de plus en plus de personnes de moins de 30 ans s’y adonnent tout aussi bien! (merci de ralentir pour nous laisser des podiums au scratch SVP)

Autre observation, les quadras accrochent du dossard, beaucoup de dossards. Une nouvelle fois, une situation professionnelle et financière plus stable permet certainement d’allouer un budget plus conséquent pour s’inscrire à des courses officielles (d’ailleurs en passant, les prix des dossards ont bien augmentés, la preuve, il n’est pas rare de nos jours de choisir nos courses en fonction d’un nouveau critère financier, le ratio euro au kilomètre). Ceci explique en outre que la catégorie d’âge la plus représentée en course soit les 35-45 ans. Autre possibilité, les quadras étant aussi très présents en ligne, participer à des courses à dossard (et donc souvent à médailles) permet d’alimenter les réseaux sociaux en partageant nos accomplissements. Question sous-jacente: les quadras se la péteraient-ils plus que les autres générations de coureurs et de coureuses?

Et pour finir, une dernière constatation toute personnelle, j’ai le sentiment que les personnes qui débutent la course à pied vers 40 ans démontrent une grande tendance à vouloir en faire beaucoup et à relever des challenges de plus en plus « extrêmes » rapidement. J’entends par là qu’il n’est pas rare d’observer des quadras courir un marathon quelques mois après avoir débuter la course à pied ou qu’une fois le premier 42.195 km terminé, il/elle en enchaine beaucoup d’autres voire va vite se diriger vers des épreuves de très longues distances ou avec beaucoup de dénivelé. D’où vient l’origine de ce comportement et est-il caractérisque des runners et runneuses de cette catégorie d’âge, est-il lié à cette fameuse crise de la quarantaire? Je vous pose la question!

En tout cas, pour ma pomme la crise de milieu de vie est programmée pour 2021 et j’irai péter mon cable en allant participer à l’écotrail de Reykjavik ou toute autre course de plus de 50 bornes en Islande!

Allez à bientôt!

(1) Etude faite en analysant 107.9 millions de résultats de courses entre 1986 et 2018 sur plus de 70000 évènements et centrée sur les runners dits récréationnels (en gros la majorité d’entre nous puisque les runners élites sont statistiquement peu représentatifs). Cette étude est disponible gratuitement ici.

Publié par

Super Krakott

J'aime découvrir des villes en courant des marathons. Bières et burgers, il n'y a pas mieux pour récupérer!

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