Bien le bonjour,
Alors aujourd’hui on vous sort un petit billet un peu différent de ce que l’on a l’habitude de faire, mais qui a tout de même un petit lien avec le petit récit d’anticipation que l’on avait appelé L’apocalypse du running et publié en avril alors qu’on était en plein confinement! À (re)découvrir si vous le souhaitez!
En ce jour, on va parler, une fois n’est pas coutume, de finance et des investisseurs incroyables que nous sommes, nous runners et runneuses! Et quand on écrit nous, on ne parle pas uniquement des membres du blog Be Run, Non Peut-être! NON, on englobe une bonne partie de la communauté de la course à pied, oui mesdames et messieurs nous avons tous investis dans le running en 2020!
Alors vous allez nous dire: « ils sont biesses (1), ben oui on court, on achète de l’équipement etc., donc d’office on investit dans la course à pied pour courir… » Oui mais non! On ne décrit pas ce côté-ci de la chose! On va plutôt parler cash flow et investissement sur le moyen, long terme et avec un ROI (return on investment, retour sur investissement) assez incertain… Mais bon voilà c’est ça aussi la finance: Investir dans des produits plus ou moins risqués, et en 2020, le running est plutôt un produit à risque!
On appuie sur la touche retour en arrière et on se retrouve, fin 2019, début 2020!
Par habitude en ces périodes, les runners et runneuses tirent leurs plans, établissent leurs calendriers de courses auxquelles ils et elles souhaitent participer, s’y inscrivent, paient en ligne pour réserver leurs dossards et s’entrainent pour être au top, ou ne pas être trop en galère le jour-j lors de ces dites courses. Jusqu’ici tout va bien!
Note : Pour information, le début de notre investissement débute au moment du paiement en ligne lors de nos inscriptions.
Bon le souci c’est qu’entre temps une petite mère surnommée coco, la non moins célèbre Covid-19, est passée dans le coin et a chamboulé un peu les plans de tout le monde… et surtout ceux des organisations d’évènements sportifs. Alors au début, tout le monde se dit ça va passer cette histoire, une fois le confinement derrière nous, on va pouvoir organiser ces courses un peu plus tard dans l’année. En conséquence, les courses sont principalement reportées (surtout les grosses brassant beaucoup de participant-e-s et d’argent) et ces reports sont communiqués avec plus ou moins de classe. En parallèle, certains coureurs et certaines coureuses comprennent aussi qu’ils et elles devront enchainer une tripotée de km en deux mois s’ils ou elles veulent faire tout ce qui était prévu initialement en 6 mois et ne pas perdre leur investissement… mais ça c’est un détail.
Sauf que (attention voici le deuxième effet kiss-cool) la situation Covid-19 semble malheureusement ne pas s’améliorer et apparemment on va en avoir encore pour un petit bout de temps. De fait, il devient vraiment trop risqué d’organiser ces fameuses courses… et c’est à ce moment-là que notre investissement débuté un peu plus tôt dans l’année prend tout son sens!
Explication du pourquoi du comment!
Prenons le cas suivant: la course n’est pas annulée mais reportée une seconde fois à une date ultérieure disons en Novembre 2020. L’option offerte aux personnes inscrites est soit de participer à l’évènement à la date du report en 2020, soit d’y prendre part l’année suivante (2021) en échange d’un sacré saint VOUCHER (on en a tous et toutes reçu un message ainsi ces derniers temps non?). En bonus le délai très court imposé aux participants pour choisir leur option. Soit! On s’adapte, on reste flexible, c’est genre la troisième préparation de marathon qu’on recommence, on n’est plus à ça près.
L’utilisation de ce voucher pourra se faire jusqu’à la fin de l’année suivante (soit le 31 Décembre 2021) pour participer en 2021 à la même course ou à tout autre évènement organisé par la société vous ayant accordé ce voucher. Et si jamais au 31 Décembre 2021, on n’a pas utilisé notre voucher ou que partiellement, on sera remboursé de l’intégralité ou de la balance de la partie non utilisée du voucher.
Donc en résumé, comme l’option « se faire rembourser immédiatement n’est pas disponible/possible », si jamais, on décide de ne pas participer à une nouvelle ou autre course de la société qui nous a octroyé un voucher, on retouchera le montant de notre « investissement » (certainement avec des frais bancaires en moins) en 2022, c’est pas beau ça!
Ah oui, un petit détail, l’investissement effectué au départ, on a oublié de mentionner qu’il était sans intérêt enfin pour le côté investisseur… mais pas d’inquiétude après deux ans, on pourra retoucher notre mise initiale, c’est cool! En somme, nous avons fait un placement à capital garanti qui par définition n’offrent pas de garantie en termes de rendements… sauf que le bémol dans l’histoire, c’est que cet investissement, on ne nous a pas demandé notre avis!
Pourquoi cette startégie de la part des organisations d’évènements sportifs?
Et bien c’est tout simple, le plus important pour une société c’est ce que l’on appelle le CASH FLOW, le fond de roulement. En gros, le cash flow représente la trésorerie d’une société, c’est ce qui lui permet de fonctionner: paiement de ses charges (salaires par exemple), de ses dettes, de ses fournisseurs, versement de dividendes ou placement d’argent. Ça, c’est s’il est positif. S’il est négatif, c’est facile, la société est dans le rouge et elle doit soit réinjecter de l’argent ou soit supprimer des charges « inutiles » pour (sur)vivre.
En revenant à notre investissement non-souhaité (les inscriptions non-remboursées directement pour cause de report à une date incertaine ou d’annulation), il sert ainsi de trésorerie aux organisations d’évènements sportifs qui n’ont, à cause de la situation liée à la Covid-19, plus (ou peu) eu de revenus depuis 6 mois et donc il y a de fortes chances à penser que ces compagnies, associations et autres soient clairement dans le rouge. On peut en outre se demander si certaines d’entre elles auront les reins suffisamment solides pour tenir la distance (fallait faire un business plan en endurance fondamentale…).
De notre côté, on se pose quand même quelques questions, tout en ne souhaitant pas non plus que ces sociétés mettent la clef sous la porte car il ne faut pas l’oublier, il y a des dizaines voire des centaines de personnes qui y travaillent. Néanmoins, est-il justifié de financer leur cash-flow sur une durée de deux ans sans autre retour que d’être sur le fait accompli? Si jamais ces sociétés viennent à se déclarer en faillite, qu’en sera-t-il du retour de notre « investissement »? Est-ce que le business de la course à pied ne va-t-il pas devoir changer son modèle? Les courses deviendront-elles encore plus chères à l’avenir pour couvrir le risque pandémique? Les courses dites virtuelles sont-elles l’avenir? Le Off va-t-il prendre à nouveau de l’ampleur?
Bref, en 2020, on a investi dans le running et on s’interroge beaucoup 😉.
Allez à bientôt!
(1) En français de Belgique, être biesse c’est être idiot, bête.
Vous oubliez les runners du monde entier qui ont réservé leur hôtel à plusieurs reprises pour des marathon reportés 1 voir 2 fois et qui ne seront pas remboursés .
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oui il y a ça aussi mais là nous mentionnons uniquement la partie inscription à la course via les organisations sauf si effectivement l’hébergement a été pris aussi via eux. On peut aussi ajouter les billets d’avion aussi idem souvent le système voucher qui est proposé.
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